Le nombril de la terre
La fondation de la ville fait l’objet d’une légende : elle aurait été fondée par le premier inca, Manco Capac et son épouse Mama Occllo après leur « naissance » dans le lac Titicaca. Une baguette d’or leur désigne l’endroit choisit par les dieux pour devenir « la terre promise » inca. Pour les Incas, cette ville n’était ni plus ni moins que le centre de l’Univers. Son nom originel, Q’osqo (le nombril de la terre en quechua) se transformera ensuite pour devenir : Cusco.
En 1438, Pachacutec, le neuvième inca reconnu de la dynastie, en fera un joyau. Ce sera la ville qui rassemblera les plus beaux palais dont le sien, celui de son père Wiracocha, de Manco Capac et des temples importants comme le Qori Cancha, le temple aux parois d’or. Il réorganise les plans d’urbanisation de la ville et la la reconstruit en forme de puma, l’animal sacré de la religion. Il développe l’agriculture dans les environs proches de la ville, grâce à la construction de nombreux aqueducs et de terrasses agricoles. Cusco devient LE centre politique, administratif, culturel, et l’axe central dirigeant la vie religieuse du continent.
Vers 1530 la ville accueillera d’abord avec espoir les espagnols qui viennent d’exécuter Atawalpa l’Inca que les cusquéniens considèrent comme un imposteur et un régicide. Pour les espagnols l’enjeu est de taille. C’est bien à Cusco qu’il faut imposer le plus durement les nouvelles règles coloniales et imprimer le plus fortement la religion chrétienne. Il s’agit de transmettre l’image de la nouvelle domination sur le plus haut centre de la civilisation inca. C’est ainsi que l’église de Santo Domingo est construite sur le Qoricancha, ou encore la cathédrale sur le palais de l’Inca. aujourd’hui encore les bâtiments sont un mélange intrinsèque des ces deux héritages.
Au XIXème siècle, la ville perdit de son importance au profit d’Arequipa, mais la découverte du Machu Picchu en 1911 relança son essor en raison du tourisme.