Figure mythique de la lutte péruvienne
Le 18 mai 1781, José Gabriel Condorcanqui, dit Túpac Amaru II, assiste à l’exécution de tous les membres de sa famille, avant d’être lui-même écartelé et décapité. Son épouse, ses deux fils, son beau-frère, son oncle et ses principaux capitaines, tous y passent l’un après l’autre excepté son plus jeune fils de 12 ans, qui restera toute sa vie enfermé dans une geôle espagnole. Qu’a donc fait José Gabriel Condorcanqui, 43 ans, pour mériter un tel châtiment…
Héritier à la fois de la noblesse inca et espagnole, José Gabriel Condorcanqui est né dans une famille aisée, en 1742 à Tinta. Il est éduqué chez les jésuites de Cusco et fait par la suite fortune dans le négoce de et l’exploitation de mines et de terres agricoles. Chef traditionnel des indiens de part des illustres ascendances incas, il bénéficie d’un certains prestige chez les Indiens et Métis de la région. C’est ainsi qu’il prend la tête d’une rébellion contre les autorités espagnoles du Pérou en 1780. Il choisi alors le nom de Tupac Amaru II an l’honneur de ses ancêtres et préfère les habits traditionnels indiens. Cette révolte précédée par plusieurs autres a pour objet les impôts et taxes qui écrase la population.
Trahi par deux de ses officiers, il est capturé en mars 1781. Lors de son exécution, à Cusco il aurait prophétisé : » Je reviendrai et je serai alors des millions ».
Le décret d’Areche qui suivit l’exécution de Túpac Amaru II frappait d’interdiction la langue quechua, prohibait le port de vêtements indigènes, et proscrivait toute mention ou commémoration de la culture inca et de son histoire. Pourtant, son action a inspiré et continue d’inspirer un grand nombre de mouvements indiens actuels.