
Les porteurs sur le trek du Camino Inca

L’inscription du Chemin de l’Inca au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983, ainsi que la volonté de préserver la nature du sanctuaire et les sentiers qui y mènent, ont conduit à une réglementation stricte.
Les chevaux et les mules sont depuis interdits sur la version longue du chemin. Ce sont donc des équipes de porteurs qui assurent le transport de tout le matériel nécessaire aux treks de 4 jours. Pour la version courte (2 jours), chaque voyageur porte ses propres affaires.
Le Chemin de l’Inca est ainsi devenu la seule voie entièrement pédestre de la région. Les porteurs, sans recours à des animaux de bât, accomplissent un travail physique exigeant pour permettre aux voyageurs de vivre une expérience inoubliable.
Derrière ce célèbre trek qui mène au Machu Picchu, se cache un effort collectif souvent invisibilisé. Il est essentiel de prendre conscience des conditions de travail de ces porteurs pour ne pas participer, malgré soi, à leur exploitation.
Qui sont-ils ?
La majorité des porteurs du Chemin de l’Inca est issue de communautés rurales. Ils vivent sur les hauts plateaux andins, sont pour la plupart agriculteurs et complètent leur revenu en travaillant comme porteurs.
Essentiellement Quechuas, ces communautés rurales, vivant dans des maisons d’adobe, sont marginalisées et survivent sur des terres arides. Le niveau d’éducation des habitants ne dépasse pas souvent celui de l’école primaire. Les villages ne disposent ni d’eau potable, ni de services d’égouts, d’électricité. Ils n’ont ni téléphone ni accès à des services de santé.
Leurs revenus
Longtemps, certains voyagistes ont exploité et abusé de cette main-d’œuvre facile, profitant de ses difficultés économiques et de sa capacité physique à porter, en haute altitude, des charges très lourdes.
En 2001, la première loi Porters a tenté de réglementer le travail et fixé le salaire minimum à 44,50 soles par jour.
En 2023, le salaire minimum pour un porteur est passé à 100 soles par jour.
Chez TrekkInca, nous avons choisi de rémunérer chacun de nos porteurs 430 soles pour quatre jours de trek, soit environ 115 dollars. En moyenne, en saison haute, les porteurs travaillant 16 jours par mois. Le paiement intervient après chaque trek. A titre indicatif, le salaire minimum au Pérou est fixé à 1050 soles / mois (soit 275 dollars) par le gouvernement.
Certaines compagnies de trekking, malgré la loi en vigueur, continuent à payer les porteurs 200 soles pour un trek de 4 jours et n’hésitent pas à faire des faux en faisant signer des reçus avec des montants supérieurs. Malheureusement, pour garder leur travail beaucoup de porteurs préfèrent se taire plutôt que de mettre en péril cette source de revenu.
Charge des porteurs du Chemin de l'Inca
La loi Porters impose aussi pour chaque porteur un poids maximum de 25 kg (20 kg de matériel de la société trekking plus 5 kg d’effets personnels maximum). A l’entrée du Camino Inca, on trouve un point de contrôle où l’équipement de chaque porteur est pesé.
Là encore, les abus ne manquent pas. Les agences de trekking rivalisent d’astuce pour surcharger leur personnel, allant jusqu’à faire porter 35 kg aux guides et cuisiniers non soumis à la pesée. Le contrôle franchi, les porteurs officiels reprennent à nouveau leur lourde charge.
De la même façon, les randonneurs qui ont payé un porteur supplémentaire pour transporter leurs effets personnels sont invités à passer le point de contrôle avec leurs sacs. Ils sont ensuite allégés quelques mètres plus loin.
Exemple de composition de groupe :
- 4 randonneurs + 1 guide + 1 cuisinier + 7 porteurs
- 6 randonneurs + 1 guide + 1 cuisinier + 11 porteurs
- 7 randonneurs + 1 guide + 1 cuisinier + 13 porteurs
Si un passager, pour transporter ses effets personnels, fait appel au service d’un porteur supplémentaire, celui-ci s’ajoute au groupe prévu.
Rappel : sur ce trek du Chemin de l’Inca 4 jours, les randonneurs porteurs leurs propres affaires personnelles. Mais il est possible de faire appel à un porteur supplémentaire (150 dollars en supplément) pour porter vos affaires personnelles.
👉 Le trek du Chemin de l’Inca vous intrigue ? Lisez notre article complet Chemin de l’Inca au Machu Picchu : 2 jours ou 4 jours, quel trek choisir ?

TrekkInca pour des conditions de travail correctes
Notre agence tient à ce que son personnel travaille dans de bonnes conditions. Aussi, nous engageons-nous à fournir une alimentation en quantité suffisante et un bon équipement de travail.
Alimentation
La quantité doit être suffisante et l’alimentation proposée adaptée au goût des porteurs. Les menus sont donc souvent différents de ceux proposés aux randonneurs. Les porteurs préfèrent des repas composés d’une soupe de légumes et d’un plat principal à base de viande, accompagné de riz, pâtes et pommes de terre.
Vêtements adéquats
Chaque porteur, en saison des pluies, (décembre à avril) se voit remettre un poncho imperméable récupéré par l’agence à la fin de chaque trek. En saison sèche, nous recommandons à nos porteurs de s’acheter un poncho en plastique (1,50 soles).
Sacs à dos solides
Pour transporter l’équipement, les porteurs bénéficient de sacs à dos à ossature métallique avec sangle et ceinture rembourrées et de bonne qualité. Ces sacs à dos sont expressément conçus pour transporter des charges lourdes limitant les dommages corporels.
Chaussures de marche
Ne vous étonnez pas si, par grand froid, les porteurs sont chaussés uniquement de sandales en caoutchouc, sans chaussettes. Habitués à cheminer ainsi chaussés, ils préfèrent garder leurs habitudes. Après de nombreuses années où ils ont travaillé dans les champs en portant ce type de chaussures, ils ont souvent des pieds trop larges pour rentrer dans une chaussure de marche classique.
Notre soutien aux communautés des porteurs
Chez TrekkInca, il nous semble important de venir en aide aux communautés rurales d’où sont issus les porteurs du Chemin de l’Inca. C’est pourquoi notre agence a choisi de s’investir dans des actions de solidarité. Convaincus que l’éducation est la colonne vertébrale de toute politique de développement, nous offrons notre soutien aux enfants des communautés rurales de la région de Cusco. Une partie de nos bénéfices est investie chaque année dans l’achat de livres pour les bibliothèques et de matériel scolaire pour les enfants. En faisant appel à TrekkInca, vous participez directement, au cours de votre voyage au développement du pays.
👉 Pour en savoir plus, consultez notre page dédiée à notre association Assolidarité Trekkinca.