Qui sont les Quechuas ? Où vivent-ils ? Quelle langue parlent-ils ?

TrekkInca Pérou vous invite à découvrir le peuple quechua, gardien des traditions andines et profondément lié à la nature. 

Prêt·e pour un portrait aussi fascinant qu’inspirant ?

Un peuple des Andes

Les Quechuas sont l’un des peuples autochtones les plus emblématiques d’Amérique du Sud. Leur population est estimée à environ 9 millions de personnes réparties sur plusieurs pays : le nord de l’Argentine et du Chili, le Pérou, la Bolivie, l’Équateur, et même le sud de la Colombie — là où s’étendait autrefois l’Empire inca.

Ils vivent principalement sur les hauts plateaux de la Cordillère des Andes, entre 2 500 et 4 000 mètres d’altitude, dans des villages où la modernité cohabite avec des traditions millénaires.

les quechuas vivent dans les Andes
Photo de Da vid - Pexels
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Une langue vivante

Le mot « quechua » désigne à la fois un peuple et une langue.

Mais attention, contrairement à une idée reçue, le quechua n’était pas la langue originelle des Incas ! Ces derniers parlaient le Runa simi (« langue des hommes » ou « langue du monde »). C’est avec la colonisation espagnole que le quechua s’est imposé : les missionnaires l’ont diffusé comme langue véhiculaire dans toute la région andine.

Aujourd’hui, le quechua est parlé par 8 millions de personnes en Amérique du Sud, dont plus de la moitié au Pérou. On l’entend sur les marchés, dans les villages reculés, et dans les chants traditionnels. C’est aussi la langue du Machu Picchu, dont le nom signifie « vieille montagne ».

La langue quechua n’est pas lisse : il existe une grande diversité de dialectes selon les régions. Au Pérou, elle est reconnue comme langue officielle depuis 1975. 

Une culture marquée par la résilience et le métissage

Malgré la violence de la colonisation et une christianisation forcée pendant plus de deux siècles, les Quechuas ont su préserver une partie des cultes de l’époque précolombienne.

Aujourd’hui, on observe un syncrétisme culturel étonnant : des rites anciens coexistent avec des fêtes chrétiennes.
À Cusco, par exemple, la fête du Corpus Christi, en juin, mêle processions catholiques et symboles issus de civilisations préhispaniques.

C’est cette alliance entre traditions ancestrales et héritage colonial qui fait la richesse vivante de la culture quechua.

Une spiritualité bien ancrée

Chez les Quechuas, la spiritualité est intimement liée à la nature. Leur relation à l’environnement est marquée par le respect, la crainte, mais aussi la vénération. Dans la vision quechua, les forces cosmiques vivent parmi les humains et se comportent comme eux : elles ressentent, protègent… et peuvent s’offenser. Leur équilibre dépend des actes humains.

Pachamama, déesse de la Terre

Au cœur de la cosmogonie quechua se trouve la Pachamama, la Terre-Mère.
Elle incarne la fertilité, l’abondance et la protection, mais aussi bien plus : elle est l’origine de la vie, nourricière et sacrée.

Pour les Quechuas, la Pachamama est un être vivant. Si on l’oublie ou si on la néglige, elle peut se montrer sévère : sécheresses, maladies ou catastrophes en sont les signes.

Un exemple fort de cette spiritualité incarnée : avant de boire un verre d’alcool, il est coutume d’en verser quelques gouttes au sol.
Ce geste simple mais profond rappelle que rien ne doit être pris sans gratitude. Chaque offrande, chaque mot, chaque rituel adressé à la Pachamama a du sens.

Les Quechuas lui rendent hommage tout au long de l’année, à travers des offrandes, gestes de gratitude et de respect.

Mais c’est en août, et surtout le 1er août, qu’on célèbre la Pachamama de façon plus marquée.

Ce jour-là a lieu une cérémonie appelée « challa » ou « pago » , dirigée par un chaman.
On enterre alors à boire et à manger : feuilles de coca, graines de huayruros, chicha (boisson de maïs fermenté), fruits, vin, sucreries, etc.

Ce rituel repose sur un principe fondamental de la culture andine : la réciprocité (on vous en parle plus bas 👇).
Puisque la Pachamama donne, il faut lui rendre — pour remercier des bienfaits reçus et demander une année prospère.

traditions quechuas cérémonie de mariage Vallée Sacrée
traditions quechuas mariage apus

17 août 2024 : célébration des 11 ans de mariage de Claire et Juan (fondateurs de TrekkInca) au cœur des Andes, entourés des sommets enneigés (les Apus), au rythme des chants quechuas et des danses traditionnelles. Les mariages traditionnels andins sont un véritable hommage à la Terre Mère, à la communauté, et à l’amour partagé. Ils célèbrent l’harmonie entre les humains et la Pachamama … chaque geste a du sens.

Les Apus, esprits des montagnes

Dans la spiritualité quechua, les Apus sont les esprits protecteurs des sommets et les montagnes sont perçues comme des entités vivantes, puissantes et sacrées. Les rituels d’offrandes sont l’occasion de leur demander protection, fertilité et abondance. La nature n’est pas simplement observée : elle est vénérée, respectée, écoutée.

💡 Recommandation : À Arequipa, ne manquez pas le Museo Santuarios Andinos (communément appelé « Museo Andino »). On y découvre la place des grands Apus dans la culture andine, à travers des offrandes et objets rituels retrouvés sur les sommets. Le musée est à deux pas de la Plaza de Armas de la ville.

Le saviez-vous ?

À chaque passage de col ou près d’une lagune, nos guides prennent souvent le temps d’une cérémonie en l’honneur de la Pachamama ou des Apus qui nous entourent.

Un moment suspendu et profondément émouvant que vous n’êtes pas près d’oublier !

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Une organisation sociale basée sur la solidarité

Au cœur du monde quechua, un principe ancestral continue d’unir les communautés : l’ayni. Ce mot quechua signifie réciprocité et équilibre, deux piliers du vivre-ensemble dans les Andes.

L’ayni est un système d’entraide mutuelle toujours actif. Il relie les individus, les familles et les villages dans une logique simple : ce que je donne aujourd’hui, je le recevrai demain.
Je t’aide à moissonner, tu m’aideras à construire ma maison. 

Mais l’ayni n’est pas seulement pratique, il est profondément spirituel. Il prolonge la vision du monde héritée des Incas : un équilibre à maintenir entre les êtres vivants, les éléments naturels et les forces cosmiques. Comme le souligne l’anthropologue Constance Classen, dans une logique d’adaptation à un environnement difficile, l’« ayni » permettait d’organiser les échanges entre des communautés vivant à différentes altitudes, ayant accès à des ressources complémentaires.

Aujourd’hui encore, ce principe rythme les moissons, les constructions ou les fêtes. Plus qu’une entraide, c’est une philosophie de la vie collective profondément ancrée dans l’identité andine.

Le quotidien quechua

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femme quechua et son lama décoré pour une fête
Photo de Julia Volk

Comme leurs ancêtres, les Quechuas sont agriculteurs. Ils cultivent trois aliments emblématiques de la Cordillère des Andes :

  • la pomme de terre, véritable trésor national. Au Pérou, un dicton dit qu’il y a plus de variétés de pommes de terre que de jours dans l’année !
  • le maïs, base de nombreuses recettes et boissons traditionnelles,
  • le quinoa, désormais célèbre dans le monde entier, cultivé ici depuis des millénaires.

Les excédents agricoles sont vendus sur les marchés locaux, hauts en couleurs et encore largement organisés autour du troc.

À côté des cultures, l’élevage de lamas et d’alpagas tient une place centrale. On utilise leur laine pour le tissage, mais aussi leur viande et leur lait. 

Les lamas, décorés de rubans multicolores, sont de vrais membres de la famille, toujours présents lors des grandes fêtes.

Et si vous demandez quel est le secret des Quechuas pour affronter le vent glacial des hauts plateaux… c’est la feuille de coca ! Mâchée avec un peu de bicarbonate, elle aide à lutter contre la fatigue, le mal d’altitude et le froid. Vous en trouverez partout : sur les marchés, dans les tisanières des hôtels, dans les rituels…

⚠️  À noter : il est strictement interdit de voyager en dehors du pays avec de la coca ou l’un de ses dérivés.

L’héritage inca encore bien présent

Les croyances, symboles et légendes incas ne sont pas de l’histoire ancienne : ils continuent de façonner la culture quechua contemporaine.

Prenons l’exemple de Cusco, l’ancienne capitale inca. Son nom signifie « le nombril du monde » en quechua. Et ce n’est pas un hasard. Pour les Incas, l’empire tout entier était conçu comme un corps humain :

  • le nombril, centre vital : Cusco
  • les membres du corps : les quatre routes principales qui représentaient les quatre provinces de l’empire (Tahuantinsuyu)
  • la tête et le cœur : l’Inca, souverain divin.

Quand les Espagnols ont renversé l’Inca, les Quechuas ont ressenti cela comme la décapitation du corps humain. Cette destruction, vécue comme un violent traumatisme collectif, résonne encore dans la mémoire quechua.

Une culture vivante… mais marginalisée

Malgré une identité culturelle forte, une spiritualité profonde et un savoir-faire ancestral, le peuple quechua reste largement exclu des bénéfices du tourisme de masse au Pérou

La culture inca, aujourd’hui mise en avant dans la stratégie touristique du pays, attire chaque année des millions de visiteurs. Mais ses héritiers directs, les Quechuas, en sont les grands oubliés.

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Pacocalla communauté quechua solidarité TrekkInca
Parcocalla, école des Andes soutenue par notre association Assolidarité TrekkInca

Le paradoxe est frappant : le Machu Picchu, site emblématique de leur histoire, accueille plus de 5 600 visiteurs par jour, mais reste inaccessible pour les Quechuas, principalement pour des raisons financières.

Dans les villages andins, la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le manque d’accès aux soins sont des réalités quotidiennes. Et pourtant, ce peuple continue de faire preuve d’une résilience admirable.

Les Quechuas transmettent encore leurs rites, leurs légendes et leur art, en particulier le tissage, véritable langage textile. Ils perpétuent ainsi un patrimoine vivant, qui façonne l’imaginaire andin et nourrit la pensée des peuples indigènes d’aujourd’hui.

Vivez une immersion inoubliable chez les Quechuas

Envie de mieux comprendre la culture quechua ? Chez TrekkInca, nous avons tissé des liens étroits avec les communautés locales pour vous permettre de découvrir leurs traditions et coutumes en toute intimité. Nous vous proposons deux expériences immersives :

Une journée ou deux dans une communauté quechua (Vallée Sacrée)

pachamanca plat typique quechua Andes avec trekkinca
communauté amaru femme quechua avec trekkinca

Vivez une immersion au sein d’une famille andine de la communauté de Amaru. Découvrez leur quotidien, cuisinez la pachamanca (plat traditionnel cuit à l’étouffée sous terre), apprenez les bases du tissage ou partez en randonnée au bord d’un lac, loin des circuits touristiques. Une expérience riche et humaine que nous n’êtes pas prêt.es d’oublier !

Le Trek de Lares : randonnée et rencontres

femme quechua tisseuse de traditions dans les Andes

Partez pour 4 jours de trek dans les Andes avec un guide francophone. En chemin, vous rencontrez des communautés quechuas de l’Altiplano, réputées pour leurs tissages colorés et leur accueil chaleureux.

En résumé : qui sont les Quechuas ?

  • Un peuple ancestral vivant dans les Andes (Pérou, Bolivie, Équateur, etc.)
  • Les héritiers des Incas
  • Une langue vivante : le quechua, toujours parlé aujourd’hui
  • Un syncrétisme culturel
  • Une spiritualité ancrée dans le respect de la nature : Pachamama, Apus, rituels et offrandes
  • Un mode de vie basé sur l’entraide et la transmission
  • Des traditions préservées malgré les injustices du passé et du présent

Un peuple vivant, résilient et fascinant, à découvrir avec TrekkInca.

Vous avez des questions sur le peuple quechua, sa culture ou son mode de vie ? Écrivez-nous ou venez le rencontrer au cœur des Andes 😉.